Tête de chien

Anomalie tête de chien

L’anomalie est isolée, portée par un seul taureau dans un même élevage : en 2013, toutes les vaches sont montées par ce taureau sur deux générations avant que les soupçons soient clairement exposés, les descendants ont des symptômes plus ou moins marqués, mais les pertes sont énormes.

Un animal atteint est autopsié à Laval, ses poumons sont composés de 20% de tissus non fonctionnels. La forme de la tête et le port des oreilles sont anormaux, faisant penser à un berger allemand, d’où le nom donné à l’anomalie. L’animal est en déficit statural et montre une atteinte respiratoire subaiguë (pneumonie abcédée et consolidation pulmonaire, chronique) associée à une diarrhée. Il a bien une brachygnathie, c’est-à-dire un raccourcissement de la mâchoire "mandibule" par rapport à la mâchoire " maxillaire" avec un décalage de 1,5 cm.

Une génisse du troupeau semble aveugle. Des retards de développement de l’appareil génital femelle sont pressentis.

Par ailleurs, le sex-ratio est anormal également avec une différence de mortalité entre mâles et femelles, ce qui oriente vers la piste d’une anomalie chromosomique.

Une étude rétrospective des mesures de conformation des descendants de ce taureau a montré qu’en opposant deux groupes (sains vs atteints), on pouvait clairement mettre en évidence des différences significatives de poids de naissance et de développement musculaire et squelettique.

 

- Des échantillons sont envoyés à Alain Pinton, à la Plateforme de cytogénétique animale de l’INRAE-ENVT pour réaliser des caryotypes.

- Des typages sont réalisés et le génome complet d’un animal est séquencé

- Deux autopsies sont conduites à ONIRIS (N. Cesbron) et à l'ENVA (G. Belbis)

Il s’avère que les animaux sont porteurs d’une trisomie partielle du chromosome 17 et une monosomie partielle du chromosome 13, conduisant à des symptômes différenciés. Le séquençage complet du génome d’un animal permet de décrire précisément les bornes de la trisomie partielle et de la monosomie partielle.

Les descendants du taureaux ont tous été génotypés, et leurs caryotypes réalisés pour aider l'éleveur à faire le tri et redémarrer l'élevage.

Par ailleurs, l’étude des veaux nés de ce taureau dans le Système d’Information Génétique a permis de retrouver un veau croisé bien conformé, qui avait été vendu. L’animal a été récupéré pour analyse à ONIRIS (N. Cesbron).